samedi 5 octobre 2019

le tamtam

Je suis rentré en Suisse depuis une semaine mais je vous raconte une dernière histoire congolaise :


Nous parlions musique ce dimanche matin-là à notre petit déjeuner communautaire. Après les possibilités du synthétiseur à animer la consécration, on en vient à nos tamtams, accessoires indispensables à la liturgie congolaise. Deux de nos quatre tamtams sont crevés et il faut trouver les moyens de les réparer. Je propose qu’on se renseigne sur les prix de réparation ou d’achat de neuf, parce que j’ai vu que même les coques de bois étaient un peu trop vieilles...
Un confrère avance qu’un papa du village réussit de bons tamtams en remplaçant la peau par le plastique des bidons jaunes. On palabre. Ce qui va le mieux c’est la peau des gazelles ou de chèvres ; les peaux de vaches ou des veaux sont trop dures... Mais c’est vrai qu’on ne réussit plus comme avant avec les peaux et donc le plastique présente une bonne alternative. 
Je mets mon grain de sable et demande pourquoi on ne réussit plus comme avant : serait-ce que la technique de fabrication a disparu et que les bons artisans ne se trouvent plus ? Car je doute que ce soit la peau des animaux qui ne soit plus de qualité suffisante pour faire résonner mélodies et danses. Or il y a une troisième réponse qui jette un froid sur la chaleur de mon dimanche. 
On ne trouve plus suffisamment de peaux parce que les gens les mangent ! L’insécurité alimentaire est telle que contrairement à jadis ou naguère les peaux finissent dans les assiettes et donc il y en a moins pour la musique. 
Ceci est une histoire à se taper sur le ventre comme sur un tamtam, et pourtant elle est vraie.

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