Je mène un projet motivant avec quelques jeunes de la paroisse : peindre l’évangile des disciples d’Emmaüs (Lc 24) sur des planchettes de bois. Il y faut une provision de ténacité et de patience avec une bonne dose d’humour pour de belles découvertes.
D’abord avec Kapuku et Tunga. Ce sont deux jeunes du village, à la fois étudiants et déjà papas, malgré leurs allures de grands ados. Toujours en quête de quelques monnaies pour manger, pour soigner un enfant, pour acheter un savon, ils se sont glissés sur le chemin d’Emmaüs avec des motivations assez éloignées de l’art lorsque j’ai dit que les œuvres pourraient – peut-être, peut-être – être exposées en Europe et vendues au bénéfice de leurs auteurs...
Même s’ils viennent souvent à la messe, ils ne connaissent pas l’histoire ! Alors on la joue en dialogue. Je fais Jésus qui débarque au milieu de leur tristesse d’après-vendredi-saint, pour les secouer et leur ouvrir les yeux. Ils doivent chercher les mots en français pour : « Les grands chefs ont sacrifié Dieu alors qu’il faisait des miracles... » Catéchèse d’adultes avant le cours de dessin !
Car après le théâtre, il faudra dessiner au crayon, agencer les scènes du chemin et du repas, peut-être esquisser Jérusalem comme Kananga la ville voisine de la colline et Emmaüs comme un des hameaux de la paroisse, puis attaquer le bois au pinceau !
L’aventure se révèle passionnante et si tout va bien, aboutira à une exposition dans le cloître de l’Abbaye, au temps pascal, le temps d’Emmaüs. Chemin à suivre donc.
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