Ce dimanche c’est la fête de la Toussaint sur la Colline et au Congo où la plupart des solennités sont renvoyées au dimanche suivant. On me confie la messe et j’ai décidé de prêcher sur l’antienne du jour : Voici le peuple immense de ceux qui t’ont cherché.
Pour la première fois je me rends compte qu’un saint c’est davantage quelqu’un qui a cherché que quelqu’un qui a trouvé ! D’ailleurs, saint Augustin, le patron de notre communauté ,avait eu cette intuition profonde que, même quand on croit avoir trouvé Dieu, il faut encore le chercher tant il est au-delà de ce que l’on peut imaginer. Puis un jour, on le trouve vraiment et c’est le Jour Eternel...
Cela m’a fait penser à cette petite histoire juive que raconte Elie Wiesel :
« Le petit-fils de Rabbi Baroukh, Yéhiel, se précipita en larmes dans sa chambre.
— Yéhiel, Yéhiel, pourquoi ces larmes ?
— Mon ami triche, ce n'est pas juste grand-père, ce n'est pas juste pour un ami de tricher !
— Mais qu'a-t-il donc fait, ton ami ?
— Nous jouions à cache-cache. Je me suis si bien caché qu'il n'a pas pu me trouver ; alors, il s'est arrêté de jouer, il n'a plus cherché. Tu comprends, grand-père ? Moi, je me suis caché et, lui, il ne m'a pas cherché, ce n'est pas juste !
Rabbi Baroukh, bouleversé, se mit à caresser la tête du petit garçon, et des larmes lui coulèrent des yeux :
— Dieu aussi, Yéhiel, murmura-t-il, Dieu aussi est malheureux. Il se cache et l'homme ne Le cherche pas. Tu comprends, mon petit Yéhiel ? Dieu se cache et l'homme ne se donne même pas la peine de Le chercher. »
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