Ljubljana, en Slovénie, s’enorgueillit d’être
l’une des plus petites et charmantes capitales européennes, une cité dont le
nom signifie « L’Aimée ».
Au centre de la vieille ville blottie contre
une colline couronnée de son château se trouvent « les Trois Ponts ».
C’est en fait un ouvrage architectural unifié à trois tabliers qui permettent
de passer le fleuve, l’épine dorsale de la cité historique. Le symbole est là,
nous sommes à la transition entre plusieurs mondes, plusieurs Europes.
En cet après-midi de printemps, sur un côté du
pont se trouve un musicien ambulant avec son accordéon et son costume
folklorique tyrolien, chapeau compris. Il y va de sa ritournelle allègre qui
fait penser à « la Mélodie du
bonheur »...
On passe nonchalamment le pont et de l’autre côté
un vieux « paysan des Balkans » chante une mélopée fragile et grave,
rauque et tragique, accompagné d’un intrument à corde unique qu’il fait vibrer
avec un petit archet. J’ai mis une obole dans la boîte de celui-ci ! Il me
paraissait plus authentique que le Slovène tyrolien, mais peut-être me suis-je
fait avoir !
Un peu plus loin, dans une rue interlope, un
tag me recommande : « Don’t
think » (ne pense pas !)... Est-ce une autre sorte d’Europe qui
s’invite ici ? Laquelle ? Un reliquat de communisme totalitaire, où
tout était fait pour qu’on ne pensât pas ? Ou alors le consumérisme du
capitalisme dont les magasins de marques envahissent les rues pavées ? Je
ne trancherai pas.