dimanche 7 août 2022

l'apocalypse

Je promenais un petit temps de vacances à travers la France. C’était le mois de mai... 


La guerre en Ukraine fait craindre une déflagration mondiale ; les peurs se nouent au fond des cœurs... 

C’est peut-être alors, paradoxalement, le moment de relire l’Apocalypse de saint Jean, texte plein de bruits et de fureurs mais aussi d’espérances et d’aurores.

Or je me trouve dans la situation non pas de la lire mais de la créer !

Dans le cloître de la collégiale de Saint-Emilion en pays bordelais, un artiste, François Peltier, est en train de peindre d’immenses panneaux qui s’allongent sur une quarantaine de mètres, contre les murs. 

A l’entrée, derrière  une crousille, une esquisse d’ange propose aux touristes : Contribuez à la création de l’Apocalypse




L’expression fait mouche : avant de sortir son porte-monnaie, le visiteur, qui ne demandait qu’un cloitre paisible et silencieux, hésite un tantinet et réfléchit. Veut-il vraiment participer à cela ? Puis l’œuvre le happe, les anges claironnent, les sauterelles déferlent comme des tanks, la femme s’enfuit au désert, la bête articule des cris silencieux de ses 7 bouches, Babylone et ses 7 collines se désagrègent dans des couleurs de sang et d’or...


Oui, on veut participer à cette création. On veut qu’une ville et un jardin nous attendent au bout de la galerie du temps et qu’un fleuve vienne laver le monde de ses guerres et de ses désespoirs. Il faut que cette œuvre soit achevée.   

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire