une énigme oblique et biblique

A qui appartient le chapeau ?

les hiboux et les chouettes

Posé comme une barque romane et massive dans un pré du bord du Léman, le temple de Saint-Sulpice à quelques encablures de Lausanne a une belle allure extérieure mais que dire de la puissance de son atmosphère intérieure ? 

Une semi-pénombre qu’habitent les belles lueurs chatoyantes des vitraux accueille le visiteur. Le mobilier de la liturgie protestante est comme il se doit très sobre et c’est tant mieux pour une architecture de ce type. L’œil et l’âme s’accrochent dès lors aux ouvertures pratiquées dans les murs lourds et réconfortants. Certains vitraux ne misent que sur la lumière et baignent le chœur d’un rouge de buisson ardent. D’autres osent des représentations bibliques, et il y en a même un qui a l’allure d’une devinette !

Sur un côté une colonie de hiboux se détache dans une lumière verte et bleue. Que font-ils donc là ? Je me creuse la tête pour trouver une page biblique peuplée de hiboux et je n’en trouve pas. Seul me revient l’attribut d’Athéna dans la mythologique grecque. La chouette de la déesse est symbole de sagesse, de connaissance, de perspicacité et d’érudition. Mais ici il y a quatre chouettes et cela fait beaucoup de sagesse pour une petite église !

Peut-être l’auteur du vitrail veut-il nous mener en bateau (sur un Léman imaginaire) et nous faire comprendre que la sagesse du christianisme est quatre fois plus grande que la sagesse grecque dont elle est l’héritière. Mais là je m’égare certainement... L’énigme de Saint-Sulpice reste pour moi presqu’entière... 

Solution de l'énigme : Sainte-Colombe

Il s’agit effectivement de la Grotte de Sainte Colombe, surprenant lieu de pèlerinage jurassien située dans la vallée encaissée de la Sorne près d’Undervilier.

C’est dans ses parages qu’aurait vécu quelque temps Colombe, une martyre espagnole des débuts du christianisme. 

Le lieu, qui recèle une source abondante,  est propice à la prière ; les nombreux ex-voto (surtout espagnols) et cierges allumés montrent que l’endroit est fréquemment visité. Une étape rafraichissante et apaisante.  

Enigme de la semaine

 Où suis-je ?

Solution de l'énigme : un bourreau de la flagellation

Il s'agit d'un des bourreaux de Jésus dans la chapelle de la Flagellation à Visperterminen.

Visperterminen, dans le Haut-Valais, n’est pas seulement connu pour son païen (le célèbre vin local) mais aussi pour son chrétien, si j’ose dire ! Le chemin des chapelles est une splendeur. Depuis le sommet du village, sur un chemin qui monte raide jusque dans une haute forêt, s’égrènent onze chapelles magnifiques.

Nous sommes dans la grande tradition des « sacri monti », des monts sacrés, née en Italie entre la Lombardie et le Piémont à la Renaissance. Ces itinéraires de prière et de pèlerinage sont des chefs d’œuvre d’art (classés d’ailleurs à l’UNESCO) proposant un chemin de méditation d’une chapelle à l’autre, d’un thème biblique à l’autre, chaque chapelle présentant une scène avec des sculptures grandeur nature. 

A Visperterminen on commence avec les cinq mystères joyeux puis les cinq mystères douloureux du rosaire, pour arriver dans une clairière de rêve qui abrite une splendide chapelle baroque du 18^e siècle, récemment restaurée.

Quelquefois, par-dessus le sentier qui monte abruptement, on surprend le bruit léger d’un télésiège à touristes. Ceux-ci font une ascension trop rapide vers des sommets trop dégagés. Le lent marcheur lui devient pèlerin. Chacun de ses pas le pousse plus haut et plus loin, tandis que la voix de la beauté qui émane de chaque chapelle biblique le fait descendre profondément vers la paix du cœur... Une expérience à faire, sans le télésiège. Monter vers le soleil, pour mieux atteindre le fond de sa lumière intérieure. 

La visitation : 

les docteurs de la loi dans le Temple :

La montée au Calvaire : 

 

l'énigme de la semaine

Personnage biblique ! Qui est-ce ?  

la solution de l'énigme

DS : Dieu Seul 

C’est la devise de saint Louis-Marie Grignion de Montfort, prêtre français, né le 31 janvier 1673 à Montfort en Bretagne et mort en 1716 à Saint-Laurent-sur-Sèvre en Vendée.

Il est le fondateur de deux congrégations religieuses : la Compagnie de Marie (les Pères montfortains) d'où seront issus les Frères de Saint-Gabriel et une congrégation féminine : les Filles de la sagesse. Grand prédicateur missionnaire, il est aussi le représentant majeur de la seconde génération de l'école française de spiritualité. 

Il est très connu pour son attachement à la Vierge Marie et c’est de lui et de ses écrits que vient la devise de saint Jean-Paul II : TOTUS TUUS (entièrement tien)

Mais sa devise à lui était : DIEU SEUL, ou en latin DEUS SOLUS. C’est la signification de DS sur la décoration de son tombeau dans la grande basilique de Saint-Laurent-sur-Sèvre, un petit village de la campagne de Vendée 

 

l'énigme de la semaine

Sur le tombeau d'un grand Saint de France, que signifie DS ?

le labyrinthe sanitaire

Les mesures sanitaires du covid ont passablement perturbé la vie de nos communautés ecclésiales mais en même temps ont contraint les croyants à déployer des trésors d’inventivité pour aller chercher du sens tout au fond de la crise. 

Dans la pente d’un beau paysage jurassien, la collégiale réformée Saint-Germain de Moutier, a fière allure. Son intérieur aussi. L’espace entre les bancs de la nef et le chœur est très grand et, au temps du covid, on y a dessiné, sur le sol et avec des bandes adhésives, un labyrinthe.  L’idée géniale est d’avoir formé la flèche d’entrée et le carré central avec les mêmes banderoles que celles qui nous imposaient de strictes limitations sanitaires. 

 

 

Mais viennent  les questions: A quoi sert un labyrinthe ?  Son but est-ce d’aller au milieu ou d’en sortir ? Vivre une crise est-ce aller s’enfermer tout au milieu du labyrinthe en progressant angoissé dans le dédale du chemin ? ou bien d’en profiter comme d’une expérience vers le centre de soi ? 

Tout dépend de la manière d’interpréter le centre du labyrinthe. Il est autant le comble de la prison que le fond de la quête ! Cela dépend du point de vue de celui qui l’aborde. De même pour le Covid. De même pour toutes nos crises. C’est cela que m’a appris le labyrinthe de Saint-Germain : une crise peut être soit le terrain propice à l’enfermement sur soi dans un égoïsme exacerbé soit alors une invitation à aller tout au milieu de nous-mêmes pour y trouver quelques raisons de vivre mieux!