De ma fenêtre perchée quelques mètres au-dessus de la plaine, mon regard paresse. Au fond un avion plane sur l’aérodrome de Bex ; plus près la zone commerciale élève d’arrogantes enseignes. Devant : le village de Collombey et sa route principale, très animée en ce milieu d’après-midi. Un petit train vert la parcourt au milieu des voitures qui s’engagent à qui mieux-mieux dans les rues latérales...
Un couple âgé regarde leur petit-fils de 6 ans environ jouer sur une fontaine ; il a grimpé sur le bord et touche l’eau gaillardement. Les grands parents ne sont pas rassurés. Devant eux un car scolaire tourne au carrefour et s’arrête de façon impromptue, des voitures suivent mais ne savent que faire. Ose-t-on dépasser un bus qui s’arrête n’importe où ? Un engin de construction vrombit en face, transportant des gravats vers une hypothétique décharge. Plus près un jeune s’affaire sur son téléphone portable et ne voit rien ni personne.
La vie quoi, avec ses bruits, ses solitudes, des agitations utiles ou inutiles, ses non-dits et ses non-sens...
Je suis à l’hôtellerie des moniales bernardines à qui je prêche la retraite annuelle. La vie du monde ordinaire monte vers monastère qui le transforme humblement en louange, en air frais. Est-ce que dans dix ou vingt ans ce sera encore le cas ?
En ce dimanche des vocations dans l'Eglise catholique, la raréfaction des vocations contemplatives m’interpelle. Il faut aérer spirituellement notre monde. Les monastères l’ont toujours fait. Comment continuer ?
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