Dans ma vie congolaise, je navigue tant bien que mal entre le réalisme cru et mes idéaux. Je crois à la fraternité humaine, à la possibilité de vivre ensemble dans notre « maison commune », que nous soyons blancs, noirs, jaunes ou verts ! J’y crois ou je veux y croire. Mais la réalité est tenace et, ces temps, ma paroisse de la savane est en guerre contre les Chinois.
En effet ces derniers, avec d’énormes trucks, ont tracé une large piste sur les collines du Kasaï en direction de l’Angola. Etait-ce dans le contrat de départ ?, toujours est-il que pour se faire payer, lesdits Chinois ont installé une barrière sur cette route et rançonnent les gens sans faire de sentiments, même envers ceux qu’ils appellent les « Yesu », les prêtres et religieux qui veulent rejoindre leur paroisse!
Les Congolais, renards, ont trouvé des parades et font désormais des détours par notre colline pour échapper au péril jaune, le péage asiatique. Rétorsion des Chinois : ils ont fait de gros trous dans ces chemins de contournement pour les rendre impraticables, sans se soucier du danger nocturne...
Notre paroisse et nos chefs coutumiers sont en train de lever des troupes de terrassiers pour aller boucher les trous des Chinois et leur mettre la pression pour qu’ils s’en aillent. La tension donc vive dans les relations intercontinentales. Ainsi j’ose me fâcher quand un enfant empathique, adepte de la même fraternité humaine que moi, me lance lors d’un de mes passages en ville : « Bonjour, Papa Chinois ! ». Tout de même ! fraternel oui, mais jusqu’où ?
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