Je suis
de retour sur ma colline au Kasaï depuis vendredi 15. Le voyage s’est bien passé
dans les petites péripéties habituelles, et j’ai trouvé la colline calme avec
son lot de petites aventures, joies et tristesses. Anthologie en quelques
anecdotes (toutes vraies !)
A
l’aéroport de Kinshasa et en partance pour
Kananga, j’arrive pour me faire enregistrer dans l’habituelle cohue
indescriptible. Je demande de l’aide à une dame qui semble être une auxiliaire
de sécurité, vu son gilet fluo (qui peut être un faux). Moyennant un pourboire,
elle est d’accord de passer par les différents gichets à ma place et la
première question qu’elle me pose : Est-ce que vous voulez qu’on contrôle
vos bagages ? Si vous me donnez 5 dollars, on ne les ouvrira pas. Donc
moyennant 5 dollars, j’aurais pu prendre une bombe dans ma valise... je paie
tout de même car cela m’agace qu’on manipule mes slips et mes bréviaires.
Entre
Kananga et la Colline il y a désormais une
nouvelle barrière. Pour mieux rançonner les cyclistes qui apportent péniblement
leurs énormes ballots de marchandises en ville, les militaires ont installé une
barrière « de contrôle » près du pont. Le passage du pont étant
obligé, plus moyen pour les pauvres vélos d’éviter les militaires par de savants
raccourcis ou détours.
La
vieille Rosalie est morte, vendredi, dans sa
petite case du village. Elle venait
souvent nous titiller les nerfs à la porte de la maison. Durant la première
nuit du deuil, ses petits hamsters lui ont mangé les doigts. Ce qui ne
décourage pas les voisines qui vont hériter des hamsters pour s’en nourrir.
Pendant
le match à la télévision, dans la cour de notre
maison, ce samedi soir, un serpent a essayé d’entrer par la grande porte.
Voulait-il voir le match lui aussi ? Il a été illico envoyé dans un autre
monde par un des quarantes jeunes qui voulaient être tranquilles pour leur
loisir dominical. L’équipe congolaise a vaincu une équipe soudanaise 2-1.
Ce
dimanche à la messe nous avons fêté les 70 ans de
Maman Emérence, la caissière de notre paroisse. Elle voulait la discrétion mais
c’est loupé. Après la quête en espèces (qui a rapporté 5 CHF pour environ 300
personnes – le curé était exaspéré, moi moins !), elle s’est avancée pour
offrir une bouteille de vin de messe et des hosties, avec sa belle fille qui a
offert un lapin et ses deux petites filles qui apportaient des cierges et des
allumettes ! Magnifique.
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