Me voilà sur ma colline depuis dix jours, tout
à la joie d’y avoir bien fêté nos patrons Maurice et ses compagnons, martyrs,
le 22 septembre.
Plusieurs éléments ont fait de cette fête de
la colline une réussite : Les quatre aspirants de notre communauté (dont
je suis le maître de formation) sont devenus postulants, deuxième étape pour
devenir Pères de Saint Maurice. Ils ont reçu la petite croix « de saint
Maurice » aux vêpres de la veille de la solennité.
Ensuite toute la communauté, habillée d’une
chemise commune, a proclamé, après la messe, la Passion de Saint Maurice en
tshiluba, la langue du Kasaï. Ce fut une belle aventure de créer un texte
français qui raconte l’histoire de Maurice de façon à être compris dans cette
culture kasaïenne, puis de lancer les jeunes formés dans la traduction en
langue locale. Dans notre Kasaï meurtri, les mots de la foi « jusqu’au
bout de l’adversité » avaient quelque chose de profondément émouvant.
Autre émotion. A Saint-Maurice-en-Suisse, le
22 septembre résonne souvent du magnifique refrain « Les âmes des martyrs
sont dans la main de Dieu ». C’est le leit-motiv de la fête. Une
inspiration subite m’a permis de proposer une traduction qui se calque sur la
mélodie :
MIOYO YA
BAKANE MU TSHIANZA TSHIA MFUMU
( LES
COEURS DES JUSTES DANS LA MAIN DU SEIGNEUR!)
Peut-être
en première africaine, la mélodie dans ses nouveaux habits inculturés court
désormais par la savane.