A Rome, la porte du Jubilé de la Miséricorde a
été ouverte... Dans les diocèses du monde, des portes jubilaires s’ouvrent
aussi pour nous inviter à accueillir la Miséricorde de Dieu sur nos vies.
Le thème de la porte a trois couleurs
spirituelles qui se mèlent pour donner d’intéressantes nuances. C’est d’abord
la porte que je franchis pour accueillir en moi la miséricorde. Mais c’est
aussi la porte que Dieu franchit pour venir chez moi m’embrasser et m’embraser
de pardon. Ce beau « va-et-vient » trouve sa synthèse dans cette
Porte qu’est Jésus lui-même (selon Jn 10). Le Christ est l’ouverture parfaite
qui permet à l’homme de rencontrer Dieu et à Dieu de rencontrer et de chérir
l’homme. A ces trois couleurs on peut apporter une touche insolite pour
compléter le tableau.
Réfléchissant sur le sens du verset de
l’Apocalypse (3,20) qui parle d’un Dieu à ma porte qui souhaite entrer et souper
avec moi, un moine oriental se demandait si cette porte n’était pas « la
porte de derrière ».
Au début des relations avec Dieu, nous
permettons témérairement à Dieu de passer par derrière pour entrer chez nous,
laissant la grande porte de devant pour les « autres ». Nous lui permettons
de devenir un intime de chez nous. Et c’est très bien, c’est ce qu’il aime et
ce qu’il veut...
Mais sur le long terme cela peut devenir gênant
car en entrant par derrière il peut voir et traverser les pièces familières mal
tenues, celles qui ont de la poussière et du désordre, celles qu’on ferme à clé
lorsqu’on invite les « autres »...
C’est peut-être justement là l’enjeu principal
d’une porte de la Miséricorde. Permettre à Dieu de rester l’intime de notre
intimité, être tellement à l’aise avec lui et sa miséricorde qu’on ne se gêne
plus d’exposer à son regard les coins les moins reluisants de chez soi.
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