Vendredi dernier 26 janvier je suis bien
arrivé sur la Colline au Kasaï. Le voyage s’est très bien passé.
L’étape à Kinshasa fut positive.
Un seul bémol. Mes valises n’ont pas
voyagé avec moi pour différentes raisons dues aux problèmes de la Compagnie
aérienne locale. Je devrai aller les chercher en ville la semaine prochaine.
Mais ce genre d’aventure fait partie des dépouillements que nous apprend
l’Afrique.
J’ai trouvé une communauté en bel état, je
suis content d’être là et de continuer l’embellissement matériel, culturel et
spirituel de ma chère colline.
Au point de vue politique et sécuritaire,
on sent tant à Kinshasa qu’à Kananga, une tension que la présence massive de la
police et des militaires partout alimente. Tout le monde est un peu sur le
qui-vive et l’année sera chaude. Les deux dimanches de confrontations entre le
pouvoir et l’Eglise catholique ont laissé des traces. Mais ma sécurité n’est
pas pour autant en danger.
De ce retour, voici un petit regard oblique sur l’attente !
Je rentre au Congo. Etape à Bruxelles entre Genève et
Kinshasa. J’y suis très en avance mais ce n’est pas pour me déplaire car j’aime
l’ambiance des attentes d’avion. On n’y apprend plus sur l’humanité que dans
les amphithéâtres des facs de psycho.
Il y a le monsieur en complet bien strict mais à la cravate
rose qui se donne contenance en regardant son téléphone (à coque rose !).
Il y a la dame qui, tout en parlant, fouille ses sacs mille
fois pour s’assurer qu’elle a bien rangé ses lunettes et que son stylo
montblanc de contrefaçon est dans une des nombreuses poches latérales.
Il y a la maman qui jette des regards mi-émerveillés,
mi-inquiets sur son bébé endormi, et qui regarde si on les regarde.
Il y a le vieux monsieur dont les yeux un peu perdus veulent
savoir si ce n’est pas le moment de se lever.
Il y a l’hôtesse de l’air qui passe dans les rangs pour
contrôler les cartes d’embarquement. C’est inutile mais cela permet de passer
le temps et d’expliquer la patience à quelques-uns.
Finalement la vie, c’est une vaste salle d’attente où on s’agite
ou somnole un temps, avant le grand embarquement. Mais peut-être qu’ici je
porte la comparaison un peu trop loin.