vendredi 23 octobre 2020

un souvenir de vacances : Galilée vaudoise



Le site de l’abbatiale de Payerne est à nouveau ouvert après une campagne de restauration et de mise en valeur muséographique. Et cela vaut le déplacement, tant pour l’éternelle beauté sobre de l’église romane que pour les animations technologiques que le parcours présente. 

Il faut d’abord s’imprégner, sur le parvis, de l’ambiance de la Place du Marché et de son café qui affiche ses heures d’été ou d’hiver. C’est le monde et les saisons ordinaires d’une petite ville assez sage sauf au temps de son carnaval.

Puis déplaçons-nous en galilée. Les moines de Cluny appelaient ainsi le narthex, c’est-à-dire l’espace préambule, le sas spirituel, entre la porte qui vient de la cité et celle qui permet d’entrer dans la nef de l’église. Le nom biblique a été inculturé en architecture pour des raisons éminemment mystiques : allusion au dernier moment sur terre de Jésus Ressuscité ; il a convoqué ses disciples en Galilée et de là est monté au ciel rejoindre notre Père.

Les moines de Cluny et de Payerne savaient bien qu’il s’agit pour nous de faire la même démarche. D’abord vivons la vie, si ordinaire et souvent triviale, sur nos Places du Marché. Puis laissons-nous convoquer en Galilée, avant d’entrer par la porte du ciel dans la nef de l’Eglise d’en haut où le Dieu de Gloire nous attend, nous et nos louanges.

Visiter une église – et surtout une église romane clunisienne, n’est jamais anodin. C’est s’entraîner à une démarche essentielle, qui nous conduit de la terre au ciel. Du terre à terre à une Lumière indiscible.


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