dimanche 28 janvier 2018

les salles d'attente

Vendredi dernier 26 janvier je suis bien arrivé sur la Colline au Kasaï. Le voyage s’est très bien passé.
L’étape à Kinshasa fut positive. 
Un seul bémol. Mes valises n’ont pas voyagé avec moi pour différentes raisons dues aux problèmes de la Compagnie aérienne locale. Je devrai aller les chercher en ville la semaine prochaine. Mais ce genre d’aventure fait partie des dépouillements que nous apprend l’Afrique. 
J’ai trouvé une communauté en bel état, je suis content d’être là et de continuer l’embellissement matériel, culturel et spirituel de ma chère colline.
Au point de vue politique et sécuritaire, on sent tant à Kinshasa qu’à Kananga, une tension que la présence massive de la police et des militaires partout alimente. Tout le monde est un peu sur le qui-vive et l’année sera chaude. Les deux dimanches de confrontations entre le pouvoir et l’Eglise catholique ont laissé des traces. Mais ma sécurité n’est pas pour autant en danger. 
De ce retour, voici un petit regard oblique sur l’attente !




Je rentre au Congo. Etape à Bruxelles entre Genève et Kinshasa. J’y suis très en avance mais ce n’est pas pour me déplaire car j’aime l’ambiance des attentes d’avion. On n’y apprend plus sur l’humanité que dans les amphithéâtres des facs de psycho.
 Ici je vais être gâté car l’embarquement est petit à petit annoncé avec une demi-heure, puis une heure de retard. Un problème technique exige des vérifications de dernière minute.
 J’observe le concentré d’humanité qui m’entoure avec ses manies, ses patiences, ses impatiences et ses petits dialogues qui ne servent à rien, si ce n’est à faire passer le temps.
Il y a le monsieur en complet bien strict mais à la cravate rose qui se donne contenance en regardant son téléphone (à coque rose !).
Il y a la dame qui, tout en parlant, fouille ses sacs mille fois pour s’assurer qu’elle a bien rangé ses lunettes et que son stylo montblanc de contrefaçon est dans une des nombreuses poches latérales.
Il y a la maman qui jette des regards mi-émerveillés, mi-inquiets sur son bébé endormi, et qui regarde si on les regarde.
Il y a le vieux monsieur dont les yeux un peu perdus veulent savoir si ce n’est pas le moment de se lever.
Il y a l’hôtesse de l’air qui passe dans les rangs pour contrôler les cartes d’embarquement. C’est inutile mais cela permet de passer le temps et d’expliquer la patience à quelques-uns.
Finalement la vie, c’est une vaste salle d’attente où on s’agite ou somnole un temps, avant le grand embarquement. Mais peut-être qu’ici je porte la comparaison un peu trop loin.