vendredi 29 novembre 2019

les trompe-l'oeil

La cathédrale de Chambéry est d’une originalité troublante. Pas très vaste, elle déploie une architecture gothique robuste et simple, presque montagnarde, pourrait-on dire. Mais par un coup de génie anonyme, son intérieur est entièrement décoré en trompe-l’œil. Chaque espace crépi est peint de volutes architecturales dans un entrelacs compliqué de dentelles et de floraisons délicates, ce qui donne à l’ensemble une élégance légère qui s’apparente au gothique flamboyant...

Je contemple tout cela en déambulant par les allées avant la messe dominicale pendant que la chorale répète la messe de la Sainte-Cécile. Arrivent peu à peu les fidèles : des gens seuls qui se saluent de connivence, quelques familles aux enfants plus ou moins endimanchés, un jeune poussant une chaise roulante sur laquelle sourit une dame immobile que viennent saluer des amis. Ici nous ne sommes plus dans le trompe-l’œil mais dans la réalité de la vie avec ses joies et ses drames réunis tous ensemble pour la louange du dimanche. 

Dans le télescopage des deux réalités – l’entrecroisement des ornements des murs et le réseau des fraternités humaines -  les paradoxes de l’Eglise catholique d’aujourd’hui. Souvent on déforme la réalité en l’embellissant ou en la salissant en trompe-l’œil, mais la vie est là avec ses humbles rencontres, ses tranquilles prières et son ordinaire bienfaisant. Et le cœur ne s’y trompe pas.

vendredi 22 novembre 2019

l'éternité en surplomb

L’abbaye bénédictine de Fischingen déploie ses atours baroques dans une étroite vallée aux confins des cantons de Thurgovie, Saint-Gall et Zurich. Son sanctuaire, dédié à une sainte locale, Idda de Toggenburg, est composé de deux églises siamoises : une seule entrée mais, à angle droit, deux nefs et deux chœurs, d’un beau baroque typique de Suisse alémanique.

 Je fais en marchant et en priant ma petite visite, lorsqu’un aménagement audacieux attire mon attention. C’est une particularité des églises baroques d’avoir une horloge dans les lieux de célébration. Les âmes positives penseront à se rappeler l’urgence de bien utiliser à son salut les heures que Dieu donne ; les esprits chagrins pourront de leur côté comparer la longueur des sermons du prêtre de ce dimanche avec la prestation de dimanche passé ! C’est pourquoi souvent ces horloges sont proches de la chaire ou insérés en elle. 

Ici l’architecte a eu l’audace de mettre l’horloge sous la voûte en surplomb de l’autel de l’eucharistie. Il est probable et même certain qu’à l’époque l’autel n’était pas à ce endroit ; on devait célébrer l’eucharistie sur le grand autel quasi rococo qui occupe le fond du chœur. Mais quelle bonne idée d’avoir placé le nouvel autel juste dessous l’horloge qui le domine actuellement ! L’eucharistie et toutes nos prières sont surplombées par l’éternel présent de Dieu, elles s’inscrivent dans le déroulement des heures pour nous ouvrir mystérieusement à une éternité qui nous dépasse. 

dimanche 17 novembre 2019

les vertus théologales !


Je m’offre une petite pause dominicale au bord du Léman, entre Saint-Gingolph et Evian. Un temps d’automne. Le bleu-gris du lac se prolonge jusque dans les vignes du Lavaux en face. Paix. Puis arrivent trois compères qui s’affairent sur une barque à moteur, tirée sur le bord, dans le semblant de petit port qui s’arrondit en crique à une dizaine de mètres de mes galets et de mon pique-nique. 
Ils mettent ensemble le bateau à l’eau. Puis l’un s’occupe du moteur dont le câble du démarreur ne veut pas coopérer, l’autre pousse au large la barque avec sa petite rame et ses biceps et le troisième allonge sa canne à pêche télescopique en pensant avec un sourire satisfait à ses prises toutes prochaines. 
Je les vois s’éloigner tranquillement sur l’onde qui vibre délicatement dans une lumière douce et une petite brise sereine. 
L’ambiance pousse à la méditation et me vient tout de suite à l’esprit comme un récit allégorique. La foi, l’espérance et la charité s’en vont sur les flots du temps dans une fragile barque qui pourrait bien être l’Eglise. La foi sait qu’un jour le moteur vrombira et le bateau prendra le large à plein régime ; en attendant la charité rame, rame, rame ; et l’espérance pense à la pêche miraculeuse qui emplira le bateau...
J’ai l’âme poétique aujourd’hui. Si je racontais cela à mes pécheurs lémaniques et dominicaux, ils penseraient que je parle une langue de la lune. Mais c’est peut-être la langue du Soleil !

lundi 11 novembre 2019

la lumière et les ténèbres

DERNIERS JOURS 

Exposition PARABOLES – au cloître de l’Abbaye de Saint Maurice jusqu’au 16 novembre !
Atelier des jeunes de la paroisse Notre-Dame du Kasaï (RDC). 

Aujourd’hui : la parabole des dix vierges 
par Lambert Kayamba 
poème GL




AU CŒUR DE LA NUIT
SE RÉVÈLENT
LES NUITS DES CŒURS.
AU CŒUR DE LA NUIT
SE DÉPLOIENT 
LES CHANTS DE FÊTE.
QUAND TU ES LÀ
MA LAMPE
FAIT JOIE



mardi 5 novembre 2019

Le Semeur

Exposition PARABOLES – au cloître de l’Abbaye de Saint Maurice jusqu’au 16 novembre !
Atelier des jeunes de la paroisse Notre-Dame du Kasaï (RDC). 
Aujourd'hui : le Semeur. Peinture Edo Zewula, Poème GL




A TOUT VENT
À TOUTE TERRE,
LARGEMENT DONNÉ,
L’OR DU SEMEUR !
IL VAUT LA PEINE 
DE LE RÉPANDRE,
MÊME POUR UN ÉPI 
DE VIE ÉTERNELLE, 
PLUS TARD.